Assis sur le canapé du salon, Lilian, 4 ans, a la main gauche cachée par un énorme pansement. Dans son pavillon de Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), il rompt l’ennui en regardant des dessins animés, comme tous les jours depuis son opération. Le petit garçon a perdu un morceau de doigt le 3 février, en jouant sur l’aire de jeux du restaurant Quick de Saint-Thibault-des-Vignes.
En se jetant dans la piscine à boules du fast-food, son annulaire gauche a été sectionné et est resté accroché au filet de protection. « Je l’ai entendu hurler, raconte sa mère présente à proximité du jeu. Ses mains étaient pleines de sang et j’ai vu qu’il lui manquait un doigt. »
Il a été opéré d’urgence le soir même à la clinique de la main de Pontault-Combault. Les médecins ont tenté en vain de greffer sur le doigt de Lilian la phalange retrouvée par la maman. Le garçon a subi une autre intervention chirurgicale vendredi, afin de reconstituer une partie de l’annulaire. Le résultat sera connu dans les jours qui viennent.
En attendant, le garçon est sous traitement pour limiter la douleur. « Ma maman me donne un médicament qui fait passer les bobos », explique Lilian, un brin espiègle malgré les circonstances.
Les parents du petit garçon ont porté plainte au commissariat de Lagny-sur-Marne contre le restaurant Quick et « toute autre personne pouvant être considérée comme responsable ». Les aires de jeux des restaurants de la chaîne Quick sont fabriquées par L & Bee, une compagnie belge spécialisée dans la création de ce type de structures.
« Nous attendons d’en savoir plus sur les circonstances de l’accident, mais le jeu n’est pas entretenu par notre entreprise », indique la société.
Des milliers d’accidents survenus sur les aires de jeux sont recensés chaque année par l’Institut de veille sanitaire. Beaucoup sont sans conséquences et très peu d’entre eux donnent suite à un dépôt de plainte.
Mais, pour les parents, le jeu incriminé est réellement dangereux et ils veulent tout faire pour éviter qu’un accident ne se reproduise : « Le personnel du restaurant a été très humain et disponible au moment des faits. On ne vise pas quelqu’un en particulier, on veut simplement que les normes de ce jeu soient modifiées », précisent-ils.
Il y a deux ans, une cliente d’un Quick de Reims avait intenté un procès au restaurant, après avoir glissé sur une frite. En réparation, la plaignante, handicapée à vie à la suite de l’accident, réclamait 50000 €. Elle avait été déboutée.